Parti en mission pour couvrir la répression policière du régime Ben Ali, je ne m'attendais sûrement pas à vivre une Révolution. J'ai passé 9 jours dans le pays, nous sommes partis tourner des sujets au centre du pays, lieu ou la révolte à commencer Sidi Bouzid. C'est la bas qu'un jeune s'est immolé par le feu pour contester ses conditions de vie. Une révolte de la jeunesse, des diplômés qui ne trouvent pas de travail par la suite et sont tous au chômage. Un peuple qui ne supporte plus la pression policière et la corruption généralisée. On reproche aussi au clan Ben Ali de piller les richesses du pays à leur compte. Sur place, il y a beaucoup de tension. Il faut faire attention. C'est aussi très difficile de travailler pour les journalistes car vous êtes accompagnés en permanence par un commissaire du ministère de l'information. Le vendredi, nous sommes à Tunis, une manifestation se déroule sur l'avenue Bourguiba, ce qui est incroyable déjà dans un tel régime. Ca dégénère très vite avec la police. Je me retrouve au milieu de cette agitation, je fais attention, ça chauffe. J'arrive un peu à tourner avec une caméra et je réussi aussi à faire des petites vidéos pour alimenter facebook. Car pour montrer des images de ce qui se passe réellement en Tunisie, les jeunes utilisent beaucoup Facebook. Le soir même, Ben Ali fuit. Je suis très surpris pas la vitesse dont les événements se déroulent. Tout va très vite, le Révolution du Jasmin. Les jours qui suivent restent aussi tendus l'armée contrôle la ville et instaure un couvre feu de 17H à 6h du matin..Ambiance surréaliste. On est systématiquement contrôlé et fouillé par les militaires mais aussi par des personnes composant les comités de quartier , ils portent tous des armes de fortune, bâtons et barre de fer, les rues sont fermées par les barricades (pots de fleurs, pierres..). Des bruits courent dans le pays comme quoi des agents miliciens du président déchus circulent dans les villes et descendent dans les quartiers pour semer la terreur...Chaque quartier est défendu par ses habitants..On entend tellement de bruits et de rumeur sur ce qui se passe. Je suis heureux de vivre un tel événement, un instant historique. Après c'est vrai qu'on reste quand même tendu quand on travaille car il y a de la tension, on ne sait jamais ce qui peut se passer....Les 2 derniers jours nous avons traversé de nouveau le pays pour retourner dans la ville de Sidi Bouzid pour rencontrer et tourner un reportage émouvant sur la famille de Mohammed, le jeune homme qui s'état immoler par le feu en décembre et qui devient le martyre et héros de cette révolution. Des élections sont prévues dans les 40 jours, mais le chemin à la Démocratie est encore bien loin et semé d'embûches.
Pour ceux qui n'ont pas vu Facebook, j'en ai mis en ligne. J'ai aussi tourner des vidéos que je met en ligne. N'hésitez pas à me laisser vos impressions ou vos réactions...
1 commentaire:
Salut cousin, contente de voir que tu es bien rentré !
Tu as effectivement vécu un moment mémorable de l'histoire de la Tunisie. Je crois que personne ne se doutait d'une telle issue, et si vite, pour ce pays finalement en souffrance !
A la télé, on ne perçoit pas autant la violence que dans tes videos perso, c'était chaud !!!
Pour nous les français, la Tunisie était synonyme de vacances et de soleil à portée de main, sans se soucier du mal-être des Tunisiens.
Je ne suis pas sûre que des élections dans 2 mois ou m^me dans 6 mois, laissent suffisamment de temps pour mettre en place un gouvernement digne de ce nom, (quand on voit qu'en France il faut déja bien 2 ans de campagne présidentielle !!!), mais c'est déja un grand pas en avant pour ce pays, bravo à eux.
Et bravo à toi et ton équipe pour ton travail !!
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