SEISME HAITI

Départ le samedi matin de Roissy pour Haiti, on accompagne un vol de la sécurité civile. RDv a 6h, on ne décolle qu'à 14h. Escale de 3 h à Istres, ensuite envol avec escale de 3 heures pour les Acores. Enfin, alors que nous devions attérir à Port au prince, il est tard et les américains qui contrôlent l'aéroport ne donnent pas l'autorisation. Du coup, nouvelle escale à Saint Domingue et on repart le matin pour rejoindre enfin Haiti et Port au prince. Trente heures passées dans l'avion, tout le monde est déjà bien fatigué! En arrivant, on remarque les moyens déployés par les américains, comme toujours c'est le show, avions cargos énormes, hélicoptères qui se croisent...Bref, tout est comme d'habitude: démesuré. Quand on parcoure la ville, au premier rond point, je vois un cadavre en décomposition au milieu d'une avenue très fréquentée, sûrement un corps tombé d'un camion. Ici, les corps récupérés sont brûlés ou enterrés dans des fosses communes. Je vois de nombreuses maisons écroulée. des quartiers sont plus touché que d'autres. Mais dans les rue, la vie a repris, un marché a pignon sur rue....Des camps de réfugies se sont un peu montés partout dans la ville, des centaines de tentes devant le parlement. Personnes ne veut retourner dans les maisons encore restées debout après le séisme du mardi 12 janvier. Nous arrivons à la résidence de l'ambassadeur. C'est ici que les secours français sont regroupés, pompiers, gendarmes, sécurité civiles, médecins, militaires,une zone sécurisée par les gendarmes. Je retrouve toutes les équipes du journal, il y a 4 équipe de France 2 pour couvrir l'évènement. Nous montons nos tentes, nous avons amené quelques rations de Paris pour manger. Heureusement que cette semaine, les militaires français distribuent des rations de survies aux gens. Un système de douche est mis en place avec des lances à incendie. Le soir, on se douche par 5 ou 6, quelques secondes pour se mouiller, se savonner et se rincer! Moi je suis là pour faire l'Envoyé Spécial du jeudi, je suis parti avec Aurélia et Kristian, une équipe bien cool. Nous sommes déjà lundi après midi, et nous devons fabriquer un magazine en 2 jours, autant dire qu'il ne faut pas perdre de temps! Notre sujet concerne l'adoption, des nombreuses familles françaises sont sans nouvelles des enfants qu'elles devaient adopter dans les mois qui viennent. Est ce que leur enfant est vivant ou mort? Peu d'information, surtout que les téléphones et les communications ne fonctionnent pas. L'équipe se rend dans une crèche, Notre Dame de la nativité. Ici le dortoir s'est écroulé. Sur 135 enfants, une soixantaine a péri et certains toujours sous les décombres. Les survivants sont dans la rue, et en 6 jours l'aide humanitaire et les secours ne sont pas encore arrivés jusqu'ici. On découvre des enfants blessés gravement qui sont dans la rue sans soin. Situation dramatique. On n'imagine pas.

Un matin, la terre tremble pendant une quinzaine de secondes, magnitude 6.1 sur l'échelle de Richter. Il est 6 heures du matin. Dans ma tente, j'ai l'impression d'être bercé. Étrangement, cela donne une sensation de douceur. Difficile à décrire tant cette expérience est unique. En fait, le séisme est ravageur quand on se trouve dans un bâtiment ou en ville. Ici, nous sommes en forêt, les arbres ne plient pas et sont élastiques. Au cours de cette semaine, je ressens plus d'une dizaine de petites répliques. J'avoue que j'avais envie de ressentir cela. Finalement, on parvient à faire notre mag, et on est plutôt satisfait de notre boulot, c'est vrai que le temps de fabrication était court. On rigole bien quand on fait le Direct sur place avec Françoise Joly, c'est un miracle si on échappe aux ruptures de faisceaux vu les conditions techniques difficiles. Tout se passe bien. On repart le vendredi soir, on prend un hélicoptère qui nous ramène vers saint Domingue ou le soir même nous prenons l'avion pour Paris. dés que je rentre, Direction la DOUCHE!

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