mercredi 26 décembre 2007

MISSION CISJORDANIE 2002: PRIX ALBERT LONDRES, PRIX DU REPORTAGE DE GUERRE DE BAYEUX


PRIX ALBERT LONDRES, PRIX DU REPORTAGE DE GUERRE DE BAYEUX

En 2002, je suis parti 2 semaines en Cisjordanie pour couvrir l'intervention israélienne en Cisjordanie. A l'époque Arafat est encerclé dans la Muquata à Ramalah. Basé à Jérusalem, je travaille sur Béthleem avec De Chalvron. Des combattants palestiniens sont retranchés dans l'église de la Nativité, encerclée par l'armée israélienne Tsahaal. Je vis des moments intenses. Les rues sont désertes, on porte de gilets par balles pour signaler notre état de journaliste. J'ai l'impression d'être dans un film de science fiction. Les portes des maisons sont enfoncées, Tsahaal recherche des activistes du Hamas. En entrant dans les maisons, on découvre des morts, c'est la première fois que je vis une telle expérience. Les ambulances du croissant rouge sirènes hurlantes empilent les corps, les femmes palestiniennes pleurent dans la rue. J'ai l'impression d'être dans un film...Tout va si vite, pourtant tout est réel...Quelques jours après, je travaille avec Bertrand Coq, nous prenons la route vers le nord, direction Naplouse, ou se déroule une vaste opération militaire israélienne, les combattants palestiniens sont retranchés dans la casbah, la vieille ville. Naplouse est inaccessible, fermée aux médias. Des barrages de l'armée empêchent l'accès aux journalistes. Grâce a notre fixeur, on trouve une route par les campagnes, on parvient a rejoindre le cœur de ville. On devient la seule équipe de télé a sortir des images de ce qui se passe dans la ville. On alimente les médias du monde entier. J'ai le souvenir d'avoir eu mes plus grosses frayeurs, mais aussi d'avoir monter une série de sujets d'une richesse inestimable (visible sur site France 2). Après 6 jours passés au cœur de la ville, Gilles le Journaliste reporter d'images, reçoit une balle qui lui traverse la poitrine. elle frôle le cœur, ne touche aucune artère. Chance incroyable nous dira le chirurgien qui opère Gilles sur place et réussit à extraire la balle. Charles Enderlin le correspondant de France 2 à Jérusalem réussit à obtenir l'accord d'es israéliens pour évacuer le blessé vers Jérusalem. Par contre, aucune garantie n'est donnée concernant le reste de l'équipe. Les israéliens, sûrement vexés de notre présence sur les lieux menacent de tirer sur notre véhicule. Je me souviens de cette phrase : "Vous n'aviez pas le droit de vous trouver ici, c'est une zone militaire, on ne garantit rien lorsque votre véhicule quittera la ville!!". Je crois que ce jour là, la peur était bien là, quand on croisait un char ou des patrouilles de soldats, je me disais en mon fort intérieur "ça y est, il vont nous tirer dessus!". Finalement, on a réussit à quitter Naplouse et à rejoindre Jérusalem, je pense qu'il ne s'agissait que d'intimidations. Tirer sur des journalistes n'aurait pas fait une bonne impression au niveau de la communauté internationale. Après cette frayeur, on était content de retrouver Jérusalem. Je me rappelle le lendemain soir du coup de fil de Jacques Chirac pour prendre des nouvelles de Gilles...Ces 2 semaines en Cisjordanie m'auront marquées à jamais et me laissent des souvenirs très forts en émotion. Surement mon voyage et une expérience les plus riches de ma vie professionnelle.
La série de reportages va ainsi obtenir le fameux prix Albert Londres, le prix du reportage de guerre de Bayeux, et le Scoop d'Angers.

Voir reportage primé, cliquer ici

VOIR PHOTOS, cliquer ici


L'ensemble de la série est aussi visible sur le site http://www.france2.fr/.

5 commentaires:

bricofx a dit…

waou...elle sont incroyables ces photos...et toi n bourvil tu déchires !!

Anonyme a dit…

c'est assez impressionnant de s'imaginer, d'aprés ces photos, les moments que tu as dû vivre durant ces 2 semaines !! Inoubliables c'est sûr...... cousin !

Mais je constate quand-même que tu ne perds pas ton humour.....si tu dois te recycler un jour ....en bourvil ça le fait !!

Anonyme a dit…

Impressionnante les images... Je ne pense pass qu'on puisse vraiment réaliser ce que tu as vécu là bas !!!
Par contre, je me souviens parfaitement l'angoisse que nous avons vécu ici. Surtout celle de ta petite femmme enceinte de plusieurs mois.
je ne pense pas que je pourrais vivre comme ça, mais quand même, merci pour ses images.
C'est grâce à des gens comme toi qu'on arrive à avoir des infos "libre" mais à quel prix !!!

Bisous

Sylviane

bricofx a dit…

trop fort le compteur...tu deviens un webmaster incroyable...

A quand un nouveau post !!

Anonyme a dit…

Je n'avais pas lu cette page de ton Blog! J'avais déjà racconté cette histoire à David! mais là avec les photos elle a pris toute son ampleur... Pour moi, ce sont les souvenirs de tes coup de téléphone à Ludie quand nous étions chez Odile et Cèdre à Beaumarchais... Cette joie et cette anguoisse lorsque ça coupait! Et le visite de Montmartre avec Odile quand nous avons su que le Gilles avait été touché! L'espace d'un instant j'ai cru que c'était toi! Rien que de l'écrire j'en ai encore mal aux jambes...
T'es le meilleur!